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Vue aérienne verticale, Evry-Petit-Bourg - Champs-Elysées, cote 46Fi/10

Naissance d'une "ville nouvelle"

La réforme de la région parisienne de 1964

Depuis la loi du 22 décembre 1789, la région parisienne était découpée administrativement en trois départements : la Seine, la Seine-et-Marne, la Seine-et-Oise. L’augmentation constante de la population au cours du XXe siècle, notamment dans Paris et sa proche banlieue, rend obsolète cette organisation : urbanisation en tâche d’huile, répartition déséquilibrée des équipements et des administrations.

La loi du 10 juillet 1964 transforme donc le département de la Seine-et-Oise en trois départements distincts : le Val-d’Oise, les Yvelines et l’Essonne. Le nouveau département de l’Essonne couvre alors une superficie d’environ 1 811 km2. Il est découpé en deux arrondissements ayant pour chefs-lieux Evry (anciennement Corbeil-Essonnes) et Palaiseau, et 18 cantons. Un troisième arrondissement, dont le chef-lieu est Etampes, sera ajouté en 1966 afin d’équilibrer l’organisation administrative du territoire. 

Visuel
Carte du département de Seine-et-Oise,1830, cote 1Fi/38
Visuel
Nouveaux départements de la région parisienne, dressé par le Parisien Libéré, [vers 1966], cote1Fi/18

Evry, « ville nouvelle » et nouveau chef-lieu de l’Essonne

Cette réforme administrative s’accompagne par la mise en place d’un Schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme de la région parisienne (SDAURP) élaboré en 1965 par Paul Delouvrier, se substituant au plan d’aménagement et d’organisation générale de la région parisienne (PADOG) de 1960. Ce schéma est à l’origine de la création de cinq agglomérations nouvelles ou « villes nouvelles » autour de Paris : Evry, Cergy-Pontoise, Marne-la-Vallée, Sénart et Saint-Quentin-en-Yvelines. Le projet a pour objectifs d’encadrer la croissance urbaine et démographique pour favoriser l’équilibre entre zones d’emplois, de logements et de grands équipements, et de préserver les zones rurales et naturelles. Evry-Ville-Nouvelle couvre ainsi quatorze communes, s’étendant sur 30 km au sud-est de Paris, dans la vallée de l’Orge, de l’Essonne et de la Seine

Le 25 février 1965, Evry-Ville-Nouvelle est choisie pour être le chef-lieu du nouveau département de l’Essonne. Dans un premier temps, la ville de Brétigny-sur-Orge  située géographiquement au centre du département, avait été choisie. Il n'en subsiste aujourd’hui que des plans d’aménagement et d’architecture dessinés par Le Corbusier

En 1964, Evry-Petit-Bourg est un village entouré de champs, excentré mais idéalement située au carrefour de voies d’eau, ferrées et autoroutières. Ces voies desservent facilement le sud, le nord, les départements voisins, et la commune dispose de vastes parcelles à urbaniser. L’appartenance politique du maire à l’Union pour la Nouvelle République contribue également à la décision finale. 

Du Syndicat d’agglomération nouvelle (SAN) à la Communauté d’agglomération 

Le 29 novembre 1973 est créé le Syndicat Communautaire d'Aménagement (SCA) suite à la loi Boscher du 10 juillet 1970 sur la création d’agglomérations nouvelles, donnant un cadre juridique à la ville nouvelle. Le Syndicat assure la gestion administrative du territoire dans un périmètre de 2065 hectares, appelé Zone de l'Agglomération Nouvelle (ZAN) et réunissant une partie des territoires des communes de Bondoufle, Courcouronnes, Evry et Lisses. En 1985, il devient le Syndicat d'Agglomération Nouvelle d'Evry (SAN). 

La loi Chevènement du 31 décembre 2000, dissout les Syndicats d’agglomérations nouvelles pour les remplacer par de nouvelles structures intercommunales. La Communauté d’agglomération Evry - Courcouronnes - Bondoufle – Lisses est créée, fixant ainsi la date d’achèvement de la ville nouvelle d’Evry et entrainant la dissolution de l’établissement public d’aménagement de la ville nouvelle d’Evry (EPEVRY).  

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