Implantation de l'Epévry, fonds Planquette 99J
Aménager la ville nouvelle : l'EPEVRY

« (…) Réalité et non plus fiction, expérience technique, économique, mais aussi et avant tout humaine et sociale, voilà, Monsieur le Président, en cet instant privilégié, en ce 13 octobre 1969 où le schéma directeur de la région parisienne, avec la ville nouvelle d’Evry, passe du rêve à la réalité, fait ses premiers pas hors du berceau, (…), de biens lourdes, mais aussi exaltantes responsabilités qui reposent sur l’établissement public d’Evry et plus particulièrement sur vos épaules (…). »
Extrait du discours prononcé par André Lalande le 13 octobre 1969 lors du conseil d’administration installant l’EPEVRY (Arch.dép. de l'Essonne, 958W56)
L’Etablissement public d’aménagement de la ville nouvelle d’Evry (EPEVRY)
Au 1er janvier 1969, plus de 80 hectares ont été acquis sur les communes d’Evry, Ris-Orangis, Courcouronnes, Bondoufle et Lisses. Pour l'année, sont déjà prévus les travaux d’assainissement et de voirie préalables, la construction de plus de 16 300 logements, notamment l’aménagement de la zone dite du Parc aux lièvres à Evry, la première tranche des travaux de la zone d’activité du Bois de l’Epine, la réalisation d’un hippodrome, d’un Novotel et de la clinique du Mousseau à Evry.
Pour mener à bien ce projet, une première Mission d’étude et d’aménagement de la ville nouvelle (MEAVN) est créé en 1966 par Georges Pompidou, alors Premier ministre.
Avec un rôle d’aménageur, cette mission est chargée de coordonner les opérations foncières et les études d’aménagement de la ville nouvelle en partenariat avec l’Agence foncière et technique de la Région parisienne (AFTRP), établissement public à caractère indistriel et commercial (EPIC) créé en 1962, chargé d’acquérir les terrains.
N’ayant pas l’autorité pour entreprendre elle-même les travaux, la MEAVN est transformée en un établissement public d’aménagement (EPA) le 12 avril 1969 : l’EPEVRY. Son Conseil d’administration se compose à la fois d’élus locaux et de représentants de l’Etat, permettant à ce dernier de s’associer aux collectivités locales tout en contrôlant l’ensemble du processus de planification et de mise en œuvre de la ville nouvelle (conception, acquisitions foncières, suivi des travaux, ventes de terrains…).
Une vision de la ville de l'an 2000
Le projet de la ville nouvelle d’Evry englobe le territoire de 14 communes, allant de la vallée de l’Orge au Nord Ouest (Saint-Michel-sur-Orge) à celle de l’Essonne au Sud Est (Corbeil-Essonnes, Lisses, Villabé).
La conception de la ville nouvelle est le fruit d’une réflexion sur l’aménagement urbain en réaction aux villes dortoirs construites jusqu’alors. L’objectif est de réaliser un nouveau centre attractif, dynamique et vivant, doté d’un large choix d’équipements socio-culturels et administratifs, et alternant zones de logements et d’activités économiques. La ville d'Evry s’organise autour de quartiers résidentiels dont le point de rencontre aboutit au centre urbain comprenant notamment l’Agora, la cité administrative (Préfecture, Palais de justice, puis Conseil départemental), des restaurants, des lieux culturels, la gare centrale et l’IUT Université Paris Val de Marne qui devient l’université d’Evry-Val-d’Essonne en 1991.

Le 18 novembre 1971, le président de la République Georges Pompidou se rend à Evry pour inaugurer la cité administrative, en 1975, c’est au tour du quartier de l’Agora, avec le Centre commercial régional et la nouvelle gare.
La ville est bâtie à partir de rien : une opportunité pour toute une génération d’architectes qui y expérimentent de nouvelles formes urbaines et innovent dans le dessin des bâtiments. Le résultat se traduit par une architecture de dalles et des bâtiments emblématiques, tels les Pyramides ou la Cathédrale. La ville est conçue sur différents niveaux, chacun dédié à un mode de circulation. Même si ce principe a été fortement critiqué, il constitue un premier exemple de réflexion sur la place de la voiture en ville.