TEMOIGNAGES ORAUX

Déplier tous les niveaux

Cote/Cotes extrêmes

26NUM/1-31

Date

2000-2002

Organisme responsable de l'accès intellectuel

Archives départementales de l'Essonne

Description physique

31 articles

Origine

DIRECTION DEPARTEMENTALE DES SERVICES D ARCHIVES (ESSONNE) (service producteur)

DIRECTION DEPARTEMENTALE DES SERVICES D ARCHIVES (ESSONNE) (service versant)

Modalités d'entrées

versement

Langue des unités documentaires

Français

Mots clés typologiques

DOURDAN MEMOIRE DE MONSIEUR GILBERT

Cote/Cotes extrêmes

26NUM/2

Autres Cotes

26 - Num - 17 - Copie de sécurité 26Num/2 (1ère partie) - 2001 - 2001 26Num/17 (Cote de substitution)

Date

2001

Caractéristiques physiques

produit fini, TRANSFERT2001 SUR CDaudio, DAT, Interview

Origine

DIRECTION DEPARTEMENTALE DES SERVICES D ARCHIVES (ESSONNE) (service producteur)

DIRECTION DEPARTEMENTALE DES SERVICES D ARCHIVES (ESSONNE) (service versant)

Présentation du contenu

MEMOIRE DE MONSIEUR GILBERT (DOURDAN) Date de l'entretien: 11 avril 2001 Lieu de l'entretien: Domicile du témoin à Dourdan)

11/4/01

Monsieur Gilbert, né à Dourdan le 29 décembre 1921, appartient à une famille d'agriculteurs. Il a été lui-même agriculteur et est maintenant à la retraite. Madame GILBERT (femme du témoin). Intervenants: Madame GILBERT (femme du témoin), Madame DAVID Geneviève (Association historique de Dourdan).

Monsieur GILBERT nous raconte ses souvenirs sur la vie agricole de Dourdan depuis le début du XXème siècle.

Présentation de l'entretien Présentation de Monsieur Gilbert. Son grand-père cultivait des asperges à Dourdan. Au début du XXème siècle, on cultivait beaucoup d'asperges. Son grand-père était né à Dourdan. Il habite dans la maison que son grand-père avait construit, datant du début du XXème siècle. Description de la culture de l'asperge : On devait attendre 3 ans après une plantation pour avoir une récolte qui pouvait durer de 15 à 20 ans. Les terrains de son grand-père se situaient à l'Est et à l'Ouest de Dourdan à la Queue-au-Veau (lieu-dit). L'asparagiculture se faisait d'avril jusqu'au 24 juin. On mettait du tage, on récoltait, on entretenait puis on faisait le buttage. Au mois de novembre, on faisait le débuttage c'est-à-dire on ouvrait le butte, avant de rebuter, on arrachait ce qui restait des fanes. Le travail se faisait à la main avec un âne, une petite charrue et un râteau. Dans les asperges, il y avait des plants de pêchers ou de pruniers. Au mois de mai, sur le côté des buttes, on plantait des haricots pour les récoltait en sec. C'était une culture intensive. En général, les agriculteurs étaient propriétaires de leurs terrains. Les haricots étaient vendus à Dourdan tous les samedis sur la place du marché aux grains, les asperges étaient vendues à Paris aux Halles par un intermédiaire qui achetait les asperges aux producteurs. Les fruits et certains légumes étaient vendus sur le marché de Dourdan le mercredi et le samedi. Chaque cultivateur vendait sa petite production à Dourdan. Les asperges étaient emmenées à Paris aux Halles par le train, 2 wagons par semaine du mois d'avril au mois de juin. Grosse production. Son grand-père vivait grâce aux asperges. Sa mère cultivait des légumes (petit pois, fraises, poireaux, carottes, choux de Bruxelles) qu'elle vendait à Dourdan au marché. Monsieur Gilbert a commencé à travailler officiellement à 12 ans et demi mais il participait avant pour aider ses parents avec ses frères et sœurs. Son père était agent des lignes au PTT. Monsieur et Madame Gilbert ont pris une ferme, avenue de la Gare, à la place Ettardouin. Ils ont produit des céréales. Après la 2ème guerre, on ne cultivait plus d'asperges à Dourdan. La culture maraîchère s'est déplacée à Montlhéry, puis en Sologne et enfin à Carpentras à cause de la guerre et du non-renouvellement des cultivateurs. Il n'y avait pas beaucoup de grande exploitation à Dourdan. 50 hectares correspondaient à une grande exploitation à Dourdan. Les champs se situaient autour de Dourdan. Enumération des différents cultivateurs de Dourdan dans les années 1920-1930 : - Au Nord de Dourdan, Emile Ardouin, Félix Perrot, Madame Aury, rue Neuve , Monsieur Rouget, rue Aristide. - A l'Ouest : Monsieur Leclerc, rue de Châteaudun, Monsieur Villepot qui était un gros propriétaire. On voyait ses vaches boire à l'abreuvoir tous les jours. De gros troupeaux descendaient de la Beauce pour aller à l'abreuvoir. [Hors enregistrement : Ferme Fauconnier rue d'Etampes]. Les maraîchers : trois gros maraîchers, Monsieur Merlé, rue Croutteau, Monsieur Carrouet et un autre Merlet. Monsieur Penneteau était revendeur. Beaucoup de petits maraîchers : Monsieur Gilbert Emile, rue des Vergers-Saint-Pierre, route de Louis, Monsieur Gilbert Eugène, avenue de Châteaudun, un autre Gilbert Emile. Monsieur Carrouet possédait un marais (1 hectare) où il cultivait des légumes (radis, navets, salades, crônes, cerfeuil bulbeux&) et il avait des champs près de l'école Charles Péguy, (maraîchage de plein champs : salsifis, carottes, poireaux, choux de Bruxelles&). Il n'y avait de route pour aller dans les marais à l'époque. Ils emmenaient les excédents de la production de légumes à Paris ou à la gare de Dourdan plusieurs fois par semaine. La production était essentiellement destinée à Dourdan. Avant la guerre 14-18, on vendait parfois aux marchés aux alentours. La vente de Monsieur Carrouet était très importante. Les époux Melon étaient épiciers, il y avait une grosse laiterie aux quatre-coins à Dourdan (Epoux Lebel), ils collectaient le lait dans toute la région. Monsieur Villepot vendait aussi son lait. Fermes à Dourdan et dans les hameaux de Dourdan : Monsieur Rouillon, Monsieur Binant, Monsieur Cheveau (avant la guerre 39-45), Monsieur Houdin au hameau du Liphard, Monsieur Hardouin au hameau de Vaubesnard, Monsieur Arrout aux Jaleaux. Après la guerre, les petits cultivateurs ont eu du mal à résister. Elevage : beaucoup de personnes avaient des vaches et des chevaux à Vaubesnard. Labours : avant 1939, les cultures se faisaient avec des chevaux. Les premiers tracteurs sont apparus vers 1950. Description des labours à traction animale: deux périodes de labours de fin octobre au 11 novembre. - Labours de faible profondeur (12 cm) pour le blé pour rendre les terres meubles. - Labours pour les betteraves fourragères. - Labours d'hiver plus profond, terres amendées (fumier). Semences de printemps : orge et avoine qui nourrissaient les chevaux. On faisait du remoulage pour les animaux porcins. En avril : cultures dérobées (plantes fourragères données aux animaux). En juin : période des foins, binage des betteraves et démariage des betteraves à la main (position courbée très difficile). Betteraves hachées (hachoir) et mélangées avec de la paille et de l'avoine, fourrages. En juin : fourrages. Au 14 juillet : moisson du seigle, puis du blé et enfin des cultures de printemps (avoine, orge). C'était le cycle d'une année. Culture triennale : l'assolement des terres se faisait sur trois années. Un tiers le blé, un autre tiers avoine, orge, pommes de terre, betteraves, l'autre tiers jachère (terres nues entretenues) et fourrage. Ils ne cultivaient pas encore de maïs. Ils ont cultivé de la moutarde noire qui pouvait servir de supplément de revenus pour les années difficiles. Rendement normal dans la vallée de Dourdan: 30 quintaux de blé, 25 quintaux pour l'avoine et orge. Dans la plaine (Beauce à l'Ouest de Dourdan, près de Corbreuse et d'Ablis), meilleur rendement, minimum de 40 quintaux. Les terres avant la Beauce sont moins bonnes (terres argileuses et siliceux), plus faciles à travailler mais envahies par les mauvaises herbes. Même avec de l'engrais, les rendements étaient moyens par rapport à ceux de la Beauce. Il fallait avoir des apports supplémentaires (vaches laitières, pommes de terre&). Outils : " Labour en planche " : Charrue en bois (versoir en acier et socle en acier) pour les labours tirés par 3 ou 4 chevaux jusqu'aux années avant la 2ème guerre. Ensuite, le brabant double (vécu comme une révolution agricole) ne nécessitait plus de faire des planches. Avec la charrue en bois, on devait faire des planches c'est-à-dire qu'il fallait compter ses pas et faire le tour, puis un tour inverse. L'année d'après, on prenait ces rails pour faire un ados. Le labour était délicat à faire car il fallait mettre des jalons et tracer des rails. " C'était tout un art " Il y avait des bons laboureurs. Le brabant se présentait avec deux socs superposés et deux versoirs qu'on renversait au bout du champ pour repartir dans l'autre sens). Avec le tracteur, il y a plusieurs socs et versoir qui n'est pas faciles à utiliser en temps de pluie. Après la moisson, on déchaumait le sol (très léger labour) avec des bi-socs légers pour empêcher les mauvaises herbes de pousser (chiendent). Après les années 1950, on a utilisé des déchaumeuses qui étaient plus facile à utiliser. On utilisait des canadiens avant de semer: un outil qui avait des dents en demi-cercle avec un petit soc qui brassait la terre. Le semoir à grains était tiré par des chevaux, ensuite on passait la herse pour recouvrir les graines. Pas d'arrosage autre que naturel. Pas d'insecticides ni de fongicides. Utilisation avec parcimonies de l'engrais. Cultures de vignes au Moyen-Âge. Il y avait quelques pieds de vignes mais pas de grosses productions. Anecdote sur son pied de vigne ancien qui a été abîmé. Faucheuse à fourrages, on coupait le fourrage au mois de juin par beau temps. " On devait le couper humide pour le récolter sec " On attendait qu'il pleuve pour le couper. On faisait des petites meules dans les champs sur un trépied en bois pour le faire sécher. On le retournait avec une fourche. On l'enlevait avant la moisson pour l'engranger. Moissons : on utilisait une moissonneuse-lieuse qui avait un bec et qui faisait des nœuds pour faire des bottes. Avant, il fallait détourer son champ à la faux pour empêcher les animaux d'aller dans les champs. On ramassait le grain et on faisait des bottes. Pendant la 2ème guerre, par manque de main d'œuvre, on écornait les champs c'est-à-dire on coupait les coins des champs pour permettre aux machines de passer. Ensuite, on faisait des diziots (10 bottes par tas). La batterie venait et faisait le tour des fermes (on demandait à la coopérative de la faire venir). C'était un entrepreneur de batterie avec ses ouvriers qui venait dans les fermes. On prévoyait le jour où venait la batterie. On nourrissait les journaliers : ouvriers agricoles de la région (gens en dehors de la société, marginaux, gens qui ne voulaient pas se fixer dans un travail). Ils avaient un salaire payé par l'entrepreneur. Ils n'avaient pas de contrat écrit. Certains revenaient chaque année. Anecdotes sur les ouvriers. Au Val-Saint-Germain, il y avait beaucoup de maraîchage avec beaucoup d'ouvriers agricoles. Quand les moissonneuses-batteuses sont arrivées, il n'y avait plus besoin de main d'œuvre. Dans les années 1960-1970, on a récolté du lin pour la graine. Métiers agricoles autour de la batterie: passeurs d'aiguilles. Deux personnes sur le tas de gerbes à battre, avec un qui s'occupait de mettre les gerbes sur le tapis de la batteuse et l'autre qui lui donnait les gerbes. Un autre homme coupait des ficelles (elles étaient réutilisées chaque année). Un homme s'occupait des grains, un autre portait les sacs, un autre montait les sacs au grenier, d'autres surveillaient les machines. Un passait une aiguille avec des fils de fer pour faire des ballots. Un autre faisait des tas de ballots. Certains personnes pouvaient se louer à la saison " on allait se louer à Auneau ". Il n'y avait pas de métayer à Dourdan. C'était des fermiers qui louer des fermes à des propriétaires. Le blé était vendu 4 francs selon le poids spécifique. Le poids spécifique correspond à la qualité du blé. Ils coûtaient plus ou moins cher selon la qualité. C'était la valeur boulangère. Il compare la variation du poids spécifique des blés anciens par rapport à maintenant. Ils se fournissaient en semence à un fournisseur en grains, un négociant en gros (blé Vilmorin, autres graines). Le blé Vilmorin était une appellation, une marque. Fabrication du cidre : récolte des pommes à l'avance, on les emmenait à la cidrerie, rue de Bonniveau. Il y avait deux cidreries. Les pommes étaient écrasées puis le cidre était mis en tonneau. Le cidre était destiné aux ouvriers. Monsieur Gilbert faisait 4 pièces de 200 litres par an. Chaque propriétaire de pommiers pouvait faire du cidre. Une partie de la production était distillée par le bouilleur de cru. La quantité d'alambic produit était contrôlé et taxée. Elevage : peu de vaches. Monsieur Gilbert achetait des vaches à lait prêtes à mettre bas. On trayait les vaches à la main. Madame Gilbert allait aux champs traire les vaches pendant l'été et l'hiver à l'étable. On appelait les vaches et elles venaient d'elles-mêmes parce qu'elles avaient besoin d'être traits. Traite de 17 heures à 18 heures et les gens venaient acheter du lait le soir et le matin vers 7 heures. Vieux métiers : bourrelier qui visitait la ferme une fois par an pour réparer les harnais des chevaux jusqu'aux années 1950. Moulins : moulin de Grillon près de l'Orge (moulin pour la farine). Pendant la guerre, il faisait de la mouture (orge). Moulin de la Minoterie qui a fermé dans les années 1980 suite à la faillite. Moulin Choiselier près de la rivière. Moulin du roi existait sous Louis XIV. Métiers anciens à Dourdan : un maréchal-ferrant (Monsieur Giroud), deux bourreliers (MM. Bredon et Corbin), un charron sur la place du chariot avant la 2ème guerre. Un cordier (Monsieur Lorin) rue d'Etampes. Vendeur de matériel agricole près de la Poste (M. Soufletot). Relais de poste jusqu'à la 1er guerre : à la place de l'Angélus sur la place du chariot. Peu de loisirs et de vacances pour les agriculteurs. Fêtes : la Foire Ventôse avant la 2ème guerre (dernier dimanche de février). Elle existe depuis 135 ans. Vente d'appareils agraires (boulevard des Alliers), de chevaux (le long des fossés : trace d'anneaux), des moutons, des cochons, des chiens, des poules et des lapins (jeu de Paume) et sur le parterre : fête foraine. Après la 2ème guerre : il y a eu moins de matériels agricoles à vendre. Avant, on attendait la foire pour acheter son matériel avec les économies de l'année. Maintenant, on n'attend plus la foire, on peut emprunter à la banque. La Foire horticole (maraîchers) à la Saint-Félicien et la fête des melons au 15 août (course en sacs). Loisirs du cultivateur: dimanche pour surveiller ses cultures.

Conditions d'accès

Communicable [substitution:26Num/17 ; 26Num/18]

sans délais

Langue des unités documentaires

Français

Informations sur le traitement

Notice établie conformément à la norme ISAD(G), norme générale et internationale de description archivistique (2000), et à la DTD-EAD (Encoded Archival Description), informatisation de la description.

Mots clés lieux

Mots clés matières

Mots clés typologiques