TEMOIGNAGES ORAUX

Déplier tous les niveaux

Cote/Cotes extrêmes

26NUM/1-31

Date

2000-2002

Organisme responsable de l'accès intellectuel

Archives départementales de l'Essonne

Description physique

31 articles

Origine

DIRECTION DEPARTEMENTALE DES SERVICES D ARCHIVES (ESSONNE) (service producteur)

DIRECTION DEPARTEMENTALE DES SERVICES D ARCHIVES (ESSONNE) (service versant)

Modalités d'entrées

versement

Langue des unités documentaires

Français

Mots clés typologiques

MARAIS D'ITTEVILLE MEMOIRE DE MONSIEUR BONNE RAYMOND

Cote/Cotes extrêmes

26NUM/5

Autres Cotes

26 - Num - 22 - Copie de sécurité 26Num/5 - 2001 - 2001 26Num/22 (Cote de substitution)

Date

2001

Importance matérielle

01/13/19

Caractéristiques physiques

produit fini, TRANSFERT2001 sur CD audio, DAT, Interview

Origine

DIRECTION DEPARTEMENTALE DES SERVICES D ARCHIVES (ESSONNE) (service producteur)

DIRECTION DEPARTEMENTALE DES SERVICES D ARCHIVES (ESSONNE) (service versant)

Présentation du contenu

MEMOIRE DE MONSIEUR BONNE RAYMOND (Marais d'Itteville) Date de l'entretien : 10 mai 2001

Monsieur Bonne Raymond est né à Saint-Vrain le 13 avril 1926. Il a habité Itteville pendant 73 ans. Il a été agriculteur à Itteville, actuellement à la retraite. Intervention de Monsieur Bonneau, habitant d'Itteville, association d'Itteville.

Monsieur Bonne Raymond évoque ses souvenirs à Itteville (agriculture, pêche dans les marais)

Présentation de Monsieur Bonne. Ses parents habitaient Itteville et travaillaient à Saint-Vrain. Ses arrière-grands-parents, originaires d'Auvergne, sont venus pour creuser les tourbières à Itteville (5 frères). Parents étaient agriculteurs. Cultures : céréales et betteraves, pommes de terre. Ils avaient leurs propres jardins. Beaucoup de gens avaient leurs propres jardins pour la consommation personnelle. Les céréales étaient vendues à la coopérative d'Itteville sur la route de la Ferté-Alais. Les céréales partaient sur des péniches sûrement vers Corbeil (moulins). Il a succédé à ses parents en 1958, l'année de son mariage. Marais : " c'était pas comme ça, comme à l'heure actuelle ". Il pense qu'il y a beaucoup moins de roseaux qu'avant : " Roseaux avec des cigares à l'arrière saison ". Avant il y avait des roseaux de 2 mètres de haut. Sur son étang de 1000 mètres d'eau, il y avait 30 mètres d'eau et le reste était envahie par les roseaux. Et maintenant, il n'y a plus de roseaux depuis l'installation de la station d'épuration (1960-1970). Quelques mois après la station, on ne pouvait plus circuler en bateau, l'eau avait une couleur jaune ocre. Avant, il fallait avoir une faux et un petit faucard pour pouvoir faire des passages pour pêcher. Il utilisait des nases. Il fallait " faire des traces " dans l'étang. Nénuphars blancs ont disparus. Poissons : gardons, tanches, brochets, carpes, brèmes. Maintenant, il n'y a plus de poissons. Avant, on voyait le fonds de l'eau. Maintenant, l'eau est toute verte. Il ne voudrait plus manger le poisson qui reste. Pêche en bateau qui lui appartenait. Il encrait son bateau. Pêche à la canne à pêche au lancé. Il n'y a plus d'herbier. La tanche allait dans l'herbier. Chacun avait son bout de marais. On pouvait marcher sur les roseaux, il y avait 60 ou 80 cm de racines de roseaux. On découpait le roseau avec une cisaille à foins et on faisait des cubes. Pêcheurs : tous les propriétaires pêchaient en barque dans son propre étang. Pas de pêcheurs étrangers à Itteville car tous les marais étaient privés depuis la Révolution. Toutes les parcelles de marais étaient en longueur. Pas de maraîchers dans les marais. Pommiers dans les jardins pour la consommation personnelle. Agriculture : évolution des outils. Il a travaillé avec des chevaux et des bœufs. Dans les années 1950, le tracteur est arrivé. Il utilisait le brabant réversible à l'âge de 16 ans. Il avait ses champs dans la plaine d'Itteville (parcelles de 50 ares maximum). Grosse ferme à Aubin avec 150 hectares. Il y avait beaucoup d'ouvriers agricoles. Lui, il travaillait tout seul avec sa femme et exploitait 35 hectares : céréales (orge, blé), betteraves, luzerne, maïs à partir des 70's. Il n'a pas fait d'avoine car il n'avait plus de chevaux.. Ses parents avaient deux ou trois chevaux pour labourer. Au moment de la 2ème guerre, les Allemands ont réquitionné les chevaux alors son père a acheté des boeufs en Seine-et-Marne. Les boeufs marchaient à la parole. Anecdote sur les boeufs qui se sont enfuis dans le village. Le tracteur a révolutionné le travail agricole. Labourage en hiver. La charrue avec un socle permettait de labourer 50 ares par jour avec deux chevaux. On devait faire des lignes droites même si le terrain n'avait pas la même longueur d'un bout à l'autre. Evolution entre la charrue et le brabant (progrès). On " garnissait un cheval " : mettre le collier, la selle et l'avaloir. L'avaloir sert à reculer. Semis au printemps, on semait à la main. On avait un geste différent selon la culture : pour la luzerne, on semait avec trois doigts parce que la graine était très fine, le blé semait à " la main pleine ", il fallait bien ouvrir la main pour " semer barré ", pour que les graines se dispersent, si n'on ouvre pas assez la main, le blé était planté en barres. Pour l'avoine, c'était pareil, on ouvrait la main selon la grosseur de la graine. Transmission du savoir de père en fils. Il avait un semoir en toile, on l'emmanchait, on le roulait et on le rabattait. On jetait d'une main tous les deux pas. On semait des deux mains quand on tournait. On semait tous les 7 traits de labours. On donnait " deux dents d'herse " pour recouvrir de terre. Pas d'arrosage. On dépendait du temps. Ses parents cultivaient 3 hectares d'haricots flageolets Chevrier. Ils les vendaient à Arpajon. On les semait au 10 mai avec un cheval et un semoir à haricots avec un tiroir à graines. Quand la machine avançait, la graine tombait. Il fallait bien tenir le cheval. On traçait des traits, le cheval devait marcher à ras du trait, il ne fallait pas qu'il marche sur le trait. Travail fatigant. Il fallait les biner à la bineuse à trois rangs puis à la main entre les pieds. Au mois d'août, arrachage. Ses parents embauchaient des femmes pour arracher les haricots. On les mettait en tontine sous la paille pour ne pas qu'il blanchisse (on les récolte vert).On les faisait sécher. Puis, ils étaient mis en grange, on les battait pendant le gel dans la grange. Beaucoup de poussière et de terre dans les granges. Dans le grenier, on les passait au crible et les haricots étaient mis en sacs. Les haricots étaient triés pendant l'hiver sur la table. Vente au négociant en gros à Arpajon. Il faisait 75 quintaux par an. Les haricots pouvaient pourrir sous les tontines s'il pleuvait et la récolte était gâchée. Beaucoup de cultivateurs de haricots autour d'Arpajon. Cultures de betteraves à sucre et fourragères. Vendues à Bonne près de la Ferté-Alais, puis emmenées à Maisse à la sucrière. Les betteraves fourragères servaient à nourrir une quarantaine de brebis, plus faciles à élever que les vaches. Elevage pour la viande, vente des agneaux au boucher d'Antony. Ce boucher venait chercher les agneaux qu'il avait repérés. Les transactions étaient payées de main à la main. Les foins se faisaient au mois de juin. Confort des maisons à Itteville : pas d'eau courante jusqu'en 1951. Presque toutes les femmes allaient au lavoir au Saussay au bord de l'Essonne pour la lessive au savon. Ce lavoir communal était couvert. Il y avait des lavandières qui lavaient le linge pour les gens. C'était un lieu de rencontre. Autre lavoir au bord de la Juine : lavoir à Farron Potager : pommes de terre, radis, haricots, tomates, salades, poireaux. Travail avec son père dès l'âge de 12 ans au potager et s'occuper des chevaux. Tourbières du Saussay : creusement du canal pendant la 2ème guerre. N'a jamais vu de louchets dans les marais. Monsieur Bonneau nous montre d'anciennes cartes postales d'Itteville et nous parle des activités de son association. On utilisait le rouleau à pied pour taler le blé au mois d'avril, pour prendre de la racine. Après, on a utilisait le tracteur. Il pense qu'avant la 2ème guerre, il n'y avait pas de foulques noires. Maintenant, il reste. Gibiers : perdreaux rouges, perdreaux gris, canepetières, pies grièches, pic noir. Canards : colverts. Lapins de garenne, des lièvres dans les champs en grosse quantité. Baisse de la quantité à cause de la myxomatose dans les années 1960-70, du braconnage et des constructions des routes. Chasse : baisse du nombre des perdreaux, des lapins, peu de faisans dans les marais. Le long des murs d'enceinte d'Itteville, il y avait des jardins, des vergers, au bord de la Juine. Ses ancêtres séchaient de la tourbe sur le chemin de Laveau (route vers Saint-Vrain). Souvenir d'un grand incendie dans les marais pendant 7 ans dans les Grueries (tourbe et roseaux brûlés). La tourbe était utilisée pour le chauffage. On utilise de la tourbe pour chauffer le fer des roues (charronnage). Chacun nettoyait son propre étang. La Marette va au moulin de la Brière. Elle traverse les étangs près de l'Observatoire. On allait sur le chemin des Cuirs en chausson. Au moment de l'installation de la station d'épuration, le niveau de l'eau de la rivière est monté plus haut que celui des étangs. La Juine n'est pas navigable. Il a remonté la Juine en barque d'Itteville jusqu'à Bouray. Evocation du parc à truites au moulin de la Brière. Vignes : quelques pieds de vignes à Itteville. Ses parents avaient des pieds de vignes et faisaient du vin très fort. Fabrication de vin par les habitants pour leurs consommations personnelles. Notes hors enregistrement : Culture de lin dans les marais : c'était un droit des Ittevillois pour alimenter Paris. Pêche : Utilisation de nases mis dans des coulées (couloir de roseaux coupés). Les nases étaient en lin et ficelle. Beaucoup de poissons dans la Juine, l'Essonne et les marais, en plus grosse quantité que maintenant. Tout le monde avait sa petite cabane au bord de son étang.

Conditions d'accès

Communicable [substitution:26Num/22]

sans délais

Langue des unités documentaires

Français

Informations sur le traitement

Notice établie conformément à la norme ISAD(G), norme générale et internationale de description archivistique (2000), et à la DTD-EAD (Encoded Archival Description), informatisation de la description.