TEMOIGNAGES ORAUX REALISES PAR LES ARCHIVES DEPARTEMENTALES DE L'ESSONNE - LE CRESSON EN ESSONNE.

Déplier tous les niveaux

Cote/Cotes extrêmes

13AV/1-42

Date

2004

Organisme responsable de l'accès intellectuel

Archives départementales de l'Essonne

Description physique

42 articles

Origine

DIRECTION DES ARCHIVES DEPARTEMENTALES (service producteur)

DIRECTION DES ARCHIVES DEPARTEMENTALES (service versant)

Modalités d'entrées

versement

Présentation du contenu

Cette collecte de témoignages oraux constitue une collection sur le thème du cresson et de la cressiculture. Elle faisait suite à une demande du PNR (Parc Naturel Régional du Gâtinais Français) qui souhaitait conserver et valoriser la mémoire des cressiculteurs de l'Essonne. 17 personnes ont été interviewées du 16 juin au 15 décembre 2004 par Christine Mathieu, archiviste oral aux Archives départementales de l'Essonne et par Yannick Le Chaudelec, chargé de mission au Parc Naturel Régional du Gâtinais Français (PNR). Elle représente 17 cassettes DAT et un témoignage uniquement sous forme écrite.

Les témoignages suivent un questionnaire pré-établi :

A) Présentation du témoin 1 - Nom, prénom et âge du témoin 2 - Etes-vous originaire de la région ? 3 - Quel métier exerçait vos parents ? 4 - Quels métiers avez-vous exercés autre que celui de cressonnier ? 5 - Avez-vous vécu ailleurs que dans la région?

B) Devenir cressonnier 1 - Quels sont vos premiers souvenirs liés au cresson ? Avez-vous grandi dans une cressonnière ? 2 - A quel âge avez-vous commencé à exercer votre profession ? 3 - Avez-vous eu le choix ? (si non, quelle autre activité auriez-vous voulu faire ?) 4 - Avez-vous été révolté de ne pas avoir eu le choix ?/ Etiez-vous heureux de pouvoir exercer cette activité ? 5 - Quelle scolarité avez-vous suivi ? (certificat d'étude, lycée, autres ?) 6 - Auriez-vous aimé faire des études ? 7 - Quelles sont les premières tâches que l'on vous a confiées dans la cressonnière ? 8 - Y-avait-il d'autres enfants/apprentis avec vous ? Quel âge ? 9 - Quelles étaient les conditions de travail lorsque l'on débute dans ce métier ?

C) Etre cressonnier 1 - Pouvez-vous nous raconter comment se déroulait une journée ordinaire sur une cressonnière ? 2 - Combien d'heures passiez-vous par jour au travail ? Temps de pause ? 3 - En quoi consistait le métier de cressonnier ? Y a-t-il de grandes différences avec aujourd'hui ? (gestes, outillages, langage..). Parlez-nous des paniers d'osiers, des genouillères, des planches à couper, des rouleaux à cresson, des cabanes et des abris (des rails Decauville). 4 - Combien étiez-vous à travailler sur la cressonnière ? 5 - Pouvez-vous nous expliquer quel type d'ambiance régnait sur les lieux (convivialité, animosité, rivalité, vie de groupe ou individualisme, ambiance familiale ?) 6 - Avez-vous en mémoire des journées qui vous ont marqués particulièrement (événement exceptionnel, hiver glacial, été caniculaire, autres) 7 - Avez-vous souffert de ce métier et comment faisait-on face à la pénibilité de la tâche ? 8 - Est-ce qu'il existe un parler spécifique aux cressonniers ? (patois, chansons) 9 - Quelles sont les images fortes qui vous restent de ce métier ?

D) Autour du cresson 1 - Quel place tenait la culture du cresson dans le village / canton ? 2 - Le métier de cressonnier était-il reconnu ? 3 - Avez-vous eu un rôle important au sein de la commune (maire, conseiller municipal, autres). Racontez-nous l'ambiance dans les conseils municipaux ? 4 - Vivait-on bien de la culture du cresson ? 5 - Pouviez-vous vous accorder des loisirs et si oui quels étaient-ils (bal, cinéma, congés payés, voyages). Est-ce que la Saint-Fiacre vous dit quelque chose ? 6 - Parlez-nous des fêtes du cresson (reine du cresson, chansons, rallye, stands commerciaux, produits vendus.) 7 - Restait-on exclusivement entre cressonnier également en dehors du travail ? 8 - Quelles relations entreteniez-vous avec le reste de la population du village ? Avec les agriculteurs ? 9 - Quelle image pensez-vous que les habitants se faisaient de vous ? 10 - Aviez-vous des relations avec les autres cressonniers de la région ? (rivalité, entraide, syndicalisme, mariage entre familles de cressonniers ?) Pouvez-vous nous raconter comment se déroulaient les réunions syndicales à Paris, en Essonne, dans le village ? 11 - Votre famille s'est-elle entièrement consacrée au cresson ? Recettes avec le cresson ? (origine, fréquence des repas au cresson) 12 - Comment s'organisaient la vente et la commercialisation du cresson, selon les époques ? Utilisation de moyens de transport (chevaux, chemin de fer, camions, vélos, motos). Changements apportés par le transfert des Halles de Paris à Rungis ? 13- Evolution de la demande et des consommateurs.

E) Conclusion 1 - Etes vous fier d'avoir exercé ce métier ? 2 - Quel regard portez-vous sur cette activité aujourd'hui ? 3 - Quels sont les grands changements que vous avez remarqués sur cette activité ? Les témoignages oraux originaux ont été enregistrés sur cassettes DAT et ont été transférés sur CD Audio qui sont les supports de communication et de conservation (13AV19-42).

Langue des unités documentaires

Français

LE CRESSON EN ESSONNE. SOUVENIRS D'ANDRE LAPLACE (Milly-la-Forêt et Moigny-sur-Ecole).

Cote/Cotes extrêmes

13AV/9

Date

2004

Importance matérielle

01/12/00

Caractéristiques physiques

produit fini, DAT, Interview

Origine

DIRECTION DES ARCHIVES DEPARTEMENTALES (service producteur)

DIRECTION DES ARCHIVES DEPARTEMENTALES (service versant)

Présentation du contenu

SOUVENIRS D'ANDRE LAPLACE Le cresson à Milly-la-Forêt et Moigny-sur-Ecole. Réalisé par Christine Mathieu, archives départementales de l'Essonne. Date : 11 août 2004

11/8/04

André LAPLACE, né en 1930 à Milly-la-Forêt, a été cressiculteur à Milly et Moigny. Il est actuellement à la retraite.

André Laplace, cressiculteur à la retraite, nous raconte ses souvenirs sur la culture du cresson et le métier de cressiculteur à Milly-la-Forêt et Moigny-sur-Ecole.

Etes-vous originaire de la région ? Oui. Quel métier exerçait vos parents ? Sa famille a travaillé dans la cressiculture sur quatre générations. Son père avait tout d'abord une formation de boulanger mais a repris finalement les cressonnières après son service militaire. Sa grand-mère était patronne cressonnière et son grand-père était transporteur avec une voiture à chevaux. Il transportait les pavés pour paver les rues d'Etampes, d'Arpajon. Auparavant, toutes les femmes de cressonniers travaillaient à part égal avec les hommes sur les cressonnières. Les femmes ne faisaient pas trop l'emballage du cresson (mise dans les paniers). Les cressonnières étaient en location auprès de la commune de Corbeil-Essonnes. Son père les a reprise en 1928. II] Devenir cressonnier Quels sont vos premiers souvenirs liés au cresson ? /Avez-vous grandi dans une cressonnière ? Il a toujours travaillé dans les cressonnières même avant 16 ans. A quel âge avez-vous commencé à exercer votre profession ? Il a commencé la cressiculture à 16 ans et a arrêté en 1990 (60 ans). Avez-vous eu le choix ? (si non, quelle autre activité auriez-vous voulu faire ?) Ils étaient quatre frères et il n'y avait pas assez de travail pour les quatre enfants. Alors, il a été obligé de suivre des études à l'école des cadres d'IBM à Corbeil-Essonnes. Finalement son oncle est décédé et il a pu reprendre la cressonnière de son oncle. Avez-vous été révolté de ne pas avoir eu le choix ?/ Etiez-vous heureux de pouvoir exercer cette activité ? Il n'y avait pas d'industrie à Milly-la-Forêt à part l'entreprise Darbonne. Il y avait eu un projet qu'IBM s'installe à Milly-la-Forêt au moulin Breteau, en face des établissements Darbonne. Quelle scolarité avez-vous suivi ? (certificat d'étude, lycée, … ?) Il a eu son certificat d'étude. Ensuite, il est allé à l'école de cadres d'IBM pendant 18 mois mais ne s'y plaisait pas. Il s'y sentait trop enfermé. Quelles sont les premières tâches que l'on vous a confiées dans la cressonnière ? Sa mère lui a appris à faire les bottes. Elle a appris à tous ces fils comment travailler sur les cressonnières. A 16 ans, on doit faire toutes les tâches. Ce qui est primordial, c'est de savoir faire les bottes. C'est un savoir faire particulier pour apprendre à faire des belles bottes rapidement. C'est un assez long apprentissage. Y avait il d'autres enfants/apprentis avec vous ? Quel âge ? Ses trois autres frères. Toute la famille travaillait dans le cresson à Moigny-sur-Ecole: les frères, les parents, les oncles, les cousins (Cayot). C'était un peu la mafia du cresson. III] Etre cressonnier Ses cressonnières se trouvaient à Milly, celles de ses frères à Moigny-sur-Ecole. Le moulin Breteau se trouvait sur Milly et si on passait la rivière, on était à Moigny. La rivière Ecole sert de frontière entre les deux communes. Il y avait des cressonnières des deux côtés de la rivière. Ensuite, il a racheté des cressonnières à Moigny à l'oncle Goubet (actuellement reprises par Cyril Taillebuis) au bord de route. Les cressonnières représentaient 5 à 6000 mètres de fosses, 80 à 90 fosses. Pouvez-vous nous raconter comment se déroulait une journée ordinaire sur une cressonnière ? Combien d'heures passiez-vous par jour au travail ? Temps de pause ? Ils travaillaient tous les jours sauf le samedi. Ce jour là, les Halles n'étaient pas ouvertes. Ils travaillaient parfois le dimanche en cas de demande pour le lundi. Ils travaillaient en fonction des commandes du lendemain : par exemple, le lundi de Pâques, ils travaillaient parce que le lendemain, les supermarchés Intermarché étaient ouverts. On commençait à travailler vers 6 heures le matin et le soir on s'arrêtait avec la nuit vers 20 heures. On pouvait travailler dix heures par jour sur la planche. On utilisait des lumières baladeuses le soir et il y avait de la lumière dans les cabanes. Quand il commençait à travailler à 6 heures, ils cassaient la croûte souvent vers 8 heures. Ils déjeunaient au chaud à leur domicile en une heure et aller retravailler rapidement. Le cresson était livré dans la nuit aux Halles de Paris. Le marché des Halles centrales était ouvert la nuit, c'est pourquoi il fallait terminer l'emballage du cresson avant la nuit. C'est un travail saisonnier. La haute saison se situe entre septembre et mai. Pendant les mois froids de l'hiver (janvier, février), il y a beaucoup moins de travail. En quoi consistait le métier de cressonnier ? Y a-t-il de grandes différences avec aujourd'hui ? (gestes, outillages, langage..). Parlez-nous des paniers d'osiers…, des genouillères…, des planches à couper, des rouleaux à cresson, des cabanes et des abris. (des rails Decauville). Comment s'organisaient la vente et la commercialisation du cresson, selon les époques ? Utilisation de moyens de transport (chevaux, chemin de fer, camions, vélos, motos…). Changements apportés par le transfert des Halles de Paris à Rungis ? Evolution de la demande et des consommateurs. On utilise de l'eau de source ou des puits artésiens pour l'alimentation en eau des cressonnières. Il partageait l'eau des sources avec la société Darbonne. Le semis : c'est une plante annuelle qui se plante au mois de juillet-août. On la sème sur la boue sèche. La graine est très fine alors on est obligé de la semer avec du sable ou avec de l'engrais super phosphate de chaux. Le sol des fosses est nivelé d'un centimètre tous les dix mètres avec une pente douce pour que l'eau ne stagne pas et avec des rigoles pour évacuer l'eau en cas d'orage. Monsieur Laplace et ses frères utilisaient leurs propres graines de cresson. En fin de saison, quand le cresson fleurit, on laisse mûrir les graines dans leurs gousses. Ensuite, on récupérait les graines des plus beaux pieds pour les ressemer dans les fosses. Ils faisaient des sélections pour avoir les meilleures graines. Ils échangeaient des graines entre cressiculteurs. La coupe du cresson : on coupait d'abord pour la déshydratation pour la société Darbonne et en septembre pour les particuliers. Il coupait à genoux sur la planche. Il portait des genouillères en cuir rembourrées avec du varech, du crin ou du foin. Les genouillères avaient deux sangles, on mettait les brins d'osiers sur une des sangles. Les planches mesuraient 22 ou 24 cm de large et 3 ou 4 mètres de long (selon la longueur des fosses). Il n'a jamais coupé en descendant à même la fosse : il trouve que l'on a froid aux pieds et que l'on enfonce les racines du cresson. C'est du labour. La société Darbonne : le cresson était déshydraté pour servir pour la confection de soupes des marques Royco et Knorr. Monsieur Darbonne a fait de la déshydratation et de la congélation. Il utilisait également le jus de cresson pour faire des boissons apéritifs (Vermouth, San Pélégrino). Dans un laboratoire de Melun, il fournissait les racines de cresson pour faire des produits de beauté (dépuratif pour la peau). Monsieur Darbonne achetait les bottes et les racines de cresson en fin de saison (mois de mai) pour être distillés. Il a tout d'abord ramassé des paniers avec des bottes de cresson, puis a ramassé le cresson coupé en vrac [développement de la machine à couper le cresson en vrac]. Il récupérait la queue du cresson pour confectionner les petits pots pour les enfants. Avec une tonne de cresson frais, on obtenait 30 kilos de cresson sec. Il fournissait cinq à six tonnes de cresson par jour qui était coupé en vrac grâce à la machine. Parfois quand il y avait beaucoup de travail, Monsieur Darbonne prêtait une équipe d'ouvriers portugais ou nord-africains pour travailler parce que c'était très difficile de trouver de la main d'œuvre. Le nettoyage des fosses : En fin de saison, il faut arracher tout le cresson avec un croc, le mettre sur la berge et le charrier. On désinfecte avec du formol. Avant la 2ème guerre, il se souvient d'avoir utilisé de la chaux vive pour désinfecter qu'il allait la chercher à Ballancourt. Tout le travail de fauchage était manuel, avec une faux. Avec l'arrivée des motos faucheuses et des fils, ce travail s'est un peu mécanisé. Les bottes de cresson : on liait le cresson avec des brins d'osiers autrefois. Ensuite, la préfecture a imposé à tous les cressiculteurs d'avoir des liens plastiques avec le label de chaque cressiculteur inscrit dessus. A la veillée, on coupait et on fendait l'osier pour faire des liens de 33 cm. Un bon ouvrier fait 60 à 70 bottes de cresson à l'heure. Pour faire des bottes, on prend des petites pincées de cresson. Après la coupe, on met de l'engrais, du super phosphate de chaux soluble pour que le cresson repousse. On peut recueillir du cresson au bout de trois à quatre semaines parce qu'on ne touche jamais à la racine de la plante. En descendant dans les fosses avec les bottes, les racines sont abîmées. On mettait les bottes en tas dans les fossés pour ne pas qu'il fanent et ils étaient ramassés le soir avec des brouettes. Le cresson a besoin d'être toujours au frais. Quand on faisait des bottes, il se pouvait qu'il y ait des feuilles qui dépassent de la botte et qui rendent la botte moins belle. On coupait les feuilles qui dépassaient, on les appelait les conscrits ou les bleus. Les bottes étaient faites instinctivement, à 2 ou 3 poignées de cresson, elles pesaient environ 350 grammes. La cabane : on mettait les bottes dans un bassin rempli d'eau. C'est dans les cabanes que l'on faisait l'emballage dans les paniers. Les chambres froides : Le cresson n'est pas sensible au froid si on ne le touche pas, c'est-à-dire qu'on attende qu'il dégèle avant de le toucher. Monsieur Laplace n'a jamais utilisé de chambres froides parce qu'il pense que le cresson perd de sa qualité au froid des frigos. Il y a un trop gros choc thermique quand on les ressort des frigos. Les paniers : ils étaient en rotin ou en osier. Il les achetait à un vannier de Conflans-Sainte-Honorine. On habillait le panier ovale avec huit ficelles : trois sur les parties les plus larges et deux dans les bouts. On mettait les bottes dedans en laissant une cheminée pour l'aération. On mettait ensuite de la paille de seigle : la gerbée. Tout le cresson était tenu par des ficelles et de la paille. On faisait une torsade dans chaque anse et le cresson ne bougeait jamais. En hiver, on protégeait parfois le panier contre le froid avec des cartons. On faisait des paniers remplis de 216 bottes ou de dix douzaine selon la quantité coupée. Les clients : ils vendaient du cresson aux magasins Intermarchés. Le surplus était vendu aux Halles de Rungis par des commissionnaires. Vente aux Intermarchés de Torfou - Mauchamps : son frère faisait deux livraisons par jour avec sa camionnette. Les cressiculteurs de Moigny-sur-Ecole avaient réussi à travailler avec la centrale d'achat d'Intermarché. Tous les jours, il recevait un message qui lui indiquait la quantité des commandes et la quantité de cresson à livrer. Ils fonctionnaient avec la demande des clients d'Intermarché. Parfois, Intermarché venait chercher le cresson à domicile avec des camions frigorifiques. Les Halles centrales de Paris : le cresson était vendu par des mandataires. Le cresson était vendu près du marché aux fleurs près de l'église Saint-Eustache à Paris. Les cressiculteurs déposaient les paniers de cresson à quatre mandataires : les frères Klein - Barberot, Beugnon - Reynal, Tocze, Minard, Thévenin et les mandataires les payaient après la vente. Aux halles de Paris, les mandataires étaient spécialisés dans le cresson. Le cresson était acheté par les marchandes de quatre saisons, qui se partageaient parfois le panier en trois ou quatre fois. Sur les paniers, chaque cressiculteur inscrivait son nom ce qui permettait de connaître l'origine du cresson. Chaque marque avait sa réputation auprès des commerçants. Le transport du cresson : le cresson était transporté par des camions aux Halles de Paris. Il s'appelait Pavard, Fregeac (de Paris), Deneuville (de Moigny) qui faisait également les betteraves de la sucrerie de Maisse. Monsieur Laplace se souvient d'être aller souvent à Saint-Eustache pour livrer lui-même le cresson. Le transporteur emmenait également le cresson des autres cressiculteurs de la Ferté-Alais, Cerny, Gironville, Boigneville de la vallée de l'Essonne et de l'Ecole. Les Halles de Rungis : Monsieur Laplace n'a plus voulu travailler avec les halles de Rungis. Rungis, ça a cassé la baraque. On a mis le cresson dans des cagettes. Auprès des mandataires, des réputations se faisaient. Certains mandataires échangeaient les étiquettes sur les paniers pour mieux vendre le cresson. C'était un peu la magouille. C'est pourquoi, ils ont arrêté de livrer aux Halles de Rungis pour s'orienter vers les supermarchés Intermarché. Ils ont également travaillé avec une entreprise à Mantes-la-Jolie (plate-forme, centrale d'achat fruits et légumes). On s'en ait mieux tiré dans les grandes surfaces que de rester à Rungis. Il trouve que les commerçants des marchés ou sur le bord de la route vendent beaucoup trop cher la botte de cresson. Les ramonettes : c'était des outils pour enlever les insectes. Ils se présentaient sous la forme de tamis avec une grande frémi de la longueur de la berge. On effleurait le cresson pour juste enlever les insectes. Il était nécessaire d'être à deux pour utiliser la ramonette. Le rouleau de bois à lattes : c'est une sorte de tamis en bois qui sert à rouler le cresson pour bien répartir l'engrais et que ce dernier ne reste pas sur le dessus du cresson, sinon cela fait des tâches. On s'en servait également pour renfoncer le cresson dans l'eau en cas de fortes gelées. Les habits de travail : ils travaillaient par tous les temps. Il a toujours utilisé les bottes mais avant la 2ème guerre, on mettait des sabots en bois qu'on appelait des tinettes en bois. Pendant la 2ème guerre, Monsieur Laplace avait eu des bons spéciaux pour pouvoir acheter des bottes. Il n'a jamais utilisé de gants pour couper. Il pense que l'on ne peut pas bien faire des bottes avec des gants. Contre la pluie, des cressonniers utilisaient des caparaçons. Parfois, il mettait un sac à pommes de terres pour se protéger de la pluie. Les outils : le couteau, c'était une pointe de faux avec un manche. On n'utilisait pas de couteau normal. Les contrôles d'hygiène : des inspecteurs venaient à l'improviste contrôler la qualité de l'eau des cressonnières. La machine à couper le cresson : ils avaient deux machines. Il fallait avoir beaucoup de personnel pour utiliser les machines. Ils l'ont utilisé dès les années 1960-65. C'était un rail qui enjambait la cressonnière avec quatre pneus de chaque côté. Il y avait un moteur pour faire marcher une lame de coupe et le cresson était aspiré pour être ramassé dans des bacs. Tous les dix mètres, on arrêtait la machine pour vider les bacs et mettre le cresson dans des grands bacs plus appropriés. Il se souvient d'avoir produit 50 tonnes dans la saison pour la société Darbonne. La qualité du cresson : il y a trois niveaux dans une cressonnière (les fosses sont nivelées). Le cresson qui pousse en tête de fosse près de l'arrivée de l'eau de source est meilleur en qualité que celui qui pousse en queue de fosse (l'eau y est plus chaude, plus azotée). En février, mars, tout le monde a la même qualité de cresson finalement. Combien étiez-vous à travailler sur la cressonnière ? Il était 20 ou 25 travailler sur les cressonnières de Moigny pour le travail de nettoyage. Mais il travaillait à quatre en permanence sur les cressonnières : les quatre frères. Parfois, on employait des personnes à mi-temps qui étaient ouvriers cressonniers. Pouvez-vous nous expliquer quel type d'ambiance régnait sur les lieux (convivialité, animosité, rivalité, vie de groupe ou individualisme, ambiance familiale… ?) Au moment du transport du cresson à Paris, il se souvient d'être aller souvent dans les restaurants du quartier des Halles avec les amis qu'ils avaient sur les Halles. On faisait également beaucoup de troc entre différents producteurs de fruits et de légumes. Il y avait beaucoup d'étudiants qui travailler sur les marchés : les rippers. A Rungis, il n'y avait pas la même ambiance, c'était moins familial. Il y avait une entraide entre frères, pas de rivalité entre cressiculteurs à Moigny. Avez-vous en mémoire des journées qui vous ont marqués particulièrement (événement exceptionnel, hiver glacial, été caniculaire, autre…) En 1956, il se souvient d'avoir découpé à la hache les berges de la rivière Ecole gelée afin que l'eau s'écoule dans les fosses et ne stagne pas. Il y avait 20 à 25 cm de glace. Ils n'ont pas pu travailler pendant trois mois. Ils ont pu retravailler que pour la période de Pâques mais ils ont du ressemer du cresson. Pendant ces périodes, on devait aller travailler ailleurs pour compléter les revenus. L'hiver 1976 a été difficile, ainsi que celui de 1985. Avez-vous souffert de ce métier et comment faisait-on face à la pénibilité de la tâche ? C'est difficile, on a les mains froides mais on s'habitue. Le plus difficile selon lui, c'est la coupe : on a mal aux reins. C'est difficile de travailler quand il y a beaucoup de vent parce qu'il n'y a pas d'abri sur le cressonnières. On a des crampes aux genoux quand on reste plusieurs heures de suite agenouillé sur la planche. A la reprise de la saison, on avait du mal à se remettre en jambe après l'arrêt de l'été. Quelles sont les images fortes qui vous restent de ce métier ? C'est un métier difficile mais on a la liberté de travailler dehors et comme son propre patron. IV] Autour du cresson Vivait-on bien de la culture du cresson ? On avait du mal à bien vivre du cresson. Parfois, on devait aller travailler ailleurs pour compléter les revenus. Actuellement, c'est très difficile de bien vivre du cresson. Pour les impôts sur le revenu, ils étaient calculés sur la base d'un forfait par rapport à la longueur des fosses. Actuellement, les cressiculteurs doivent déclarer le nombre de bottes qu'ils font. Mais c'est très difficile de prévoir parce qu'ils sont très dépendants des conditions climatiques. Pouviez-vous vous accorder des loisirs et si oui quels étaient-ils (bal, cinéma, congés payés, voyages…). Est-ce que la Saint-Fiacre vous dit quelque chose ? La Saint-Fiacre, c'est la fête des jardiniers. Aucun cressiculteur n'y a participé. Il n'y avait pas de fête particulière aux cressiculteurs. Il arrivait à prendre 15 jours de vacances par an. Ils se relayaient entre frères pour surveiller la pousse du cresson. En effet, il faut surveiller qu'il y a assez d'eau dans les fosses et que le cresson soit toujours immergé dans l'eau. Il ne faut pas que le cresson devienne tout jaune s'il n'a plus d'eau. Quand on est seul, on ne peut pas prendre de vacances. Il faut toujours surveiller que l'eau coule sans obstacles (trou de ragondin). Parlez-nous des fêtes du cresson (reine du cresson, chansons, rallye, stands commerciaux, produits vendus….) Monsieur Denis, le maire de D'Huison-Longueville et Monsieur Edouard Royer, son adjoint et président du syndicat des cressiculteurs avaient organisés ces fêtes. Elles ont attirés beaucoup de monde mais il n'y a jamais vendu de cresson. La fête du cresson continue actuellement à Méréville. Aviez-vous des relations avec les autres cressonniers de la région ? (rivalité, entraide, syndicalisme, mariage entre familles de cressonniers… ?) Pouvez-vous nous raconter comment se déroulaient les réunions syndicales à Paris, en Essonne, dans le village … Le syndicat des cressiculteurs était un des plus petit syndicat de la région. On avait du mal à s'entendre pour se regrouper. Parfois des cressiculteurs se regroupaient pour acheter une machine à couper le cresson et se la partageaient. On s'entraidait. On avait des contacts parfois avec les cressiculteurs de l'Oise. Il lui semble que les cressiculteurs de ce département ne cultivaient pas le cresson comme eux. Ils vendaient le cresson localement et ne l'emmenaient pas aux Halles de Paris. Les cressiculteurs se voyaient en dehors du travail au café. Il existait peu de rivalité entre cressiculteurs de Moigny. Recettes avec le cresson ? (origine, fréquence des repas au cresson) Il mange du cresson régulièrement. Son frère et lui le mangeaient souvent sur les cressonnières en prenant des feuilles. Ils le mangeaient comme du chewing-gum. Il le également mange en potage. Actuellement, il trouve le cresson amer. Il n'a pas le même goût qu'avant. V] Conclusion Etes vous fier d'avoir exercé ce métier ? Il n'a pas de regret. Il a une retraite assez faible par rapport au nombre d'heures et d'années qu'il a passé sur les cressonnières. Quel regard portez-vous sur cette activité aujourd'hui ? Il est pessimiste. Il y a beaucoup de cressonnières en friche actuellement à Moigny. Il n'y a plus deux cressonnières en activité à Moigny. Quels sont les grands changements que vous avez remarqués sur cette activité ? Actuellement, la qualité du cresson a diminué parce que les cressiculteurs utilisent des voiles plastiques pour protéger le cresson du froid. Ce n'est plus du cresson de fontaine mais du cresson cultivé sous serre. Il est cultivé de façon moins naturelle. Le goût du cresson n'est plus le même. Avant, il avait un petit goût de noisette. Le cresson n'est plus à l'air libre. De plus, on a changé les variétés de cresson qui viennent le plus souvent d'Angleterre. Actuellement, l'entretien des fosses est moins bien fait. Normalement, il ne doit pas y avoir d'herbe dans les fosses. Avant, on descendait pied nu dans les fosses pour sarcler et enlever les mauvaises herbes avec du formol. On avait des rabeaux pour niveler avant les semis. Il y a moins de rendement actuellement à cause de ça. A force de descendre dans les fosses, on remue la vase des fosses et le cresson est plus sale. Les fosses étaient mieux entretenues à son époque. Actuellement, les cressiculteurs sont moins nombreux pour s'en occuper. La cabane : on mettait les bottes dans un bassin rempli d'eau. C'est dans les cabanes que l'on faisait l'emballage dans les paniers. Les chambres froides : Le cresson n'est pas sensible au froid si on ne le touche pas, c'est-à-dire qu'on attende qu'il dégèle avant de le toucher. Monsieur Laplace n'a jamais utilisé de chambres froides parce qu'il pense que le cresson perd de sa qualité au froid des frigos. Il y a un trop gros choc thermique quand on les ressort des frigos. Les paniers : ils étaient en rotin ou en osier. Il les achetait à un vannier de Conflans-Sainte-Honorine. On habillait le panier ovale avec huit ficelles : trois sur les parties les plus larges et deux dans les bouts. On mettait les bottes dedans en laissant une cheminée pour l'aération. On mettait ensuite de la paille de seigle : la gerbée. Tout le cresson était tenu par des ficelles et de la paille. On faisait une torsade dans chaque anse et le cresson ne bougeait jamais. En hiver, on protégeait parfois le panier contre le froid avec des cartons. On faisait des paniers remplis de 216 bottes ou de dix douzaine selon la quantité coupée. Les clients : ils vendaient du cresson aux magasins Intermarchés. Le surplus était vendu aux Halles de Rungis par des commissionnaires. Vente aux Intermarchés de Torfou - Mauchamps : son frère faisait deux livraisons par jour avec sa camionnette. Les cressiculteurs de Moigny-sur-Ecole avaient réussi à travailler avec la centrale d'achat d'Intermarché. Tous les jours, il recevait un message qui lui indiquait la quantité des commandes et la quantité de cresson à livrer. Ils fonctionnaient avec la demande des clients d'Intermarché. Parfois, Intermarché venait chercher le cresson à domicile avec des camions frigorifiques. Les Halles centrales de Paris : le cresson était vendu par des mandataires. Le cresson était vendu près du marché aux fleurs près de l'église Saint-Eustache à Paris. Les cressiculteurs déposaient les paniers de cresson à quatre mandataires : les frères Klein - Barberot, Beugnon - Reynal, Tocze, Minard, Thévenin et les mandataires les payaient après la vente. Aux halles de Paris, les mandataires étaient spécialisés dans le cresson. Le cresson était acheté par les marchandes de quatre saisons, qui se partageaient parfois le panier en trois ou quatre fois. Sur les paniers, chaque cressiculteur inscrivait son nom ce qui permettait de connaître l'origine du cresson. Chaque marque avait sa réputation auprès des commerçants. Le transport du cresson : le cresson était transporté par des camions aux Halles de Paris. Il s'appelait Pavard, Fregeac (de Paris), Deneuville (de Moigny) qui faisait également les betteraves de la sucrerie de Maisse. Monsieur Laplace se souvient d'être aller souvent à Saint-Eustache pour livrer lui-même le cresson. Le transporteur emmenait également le cresson des autres cressiculteurs de la Ferté-Alais, Cerny, Gironville, Boigneville de la vallée de l'Essonne et de l'Ecole. Les Halles de Rungis : Monsieur Laplace n'a plus voulu travailler avec les halles de Rungis. Rungis, ça a cassé la baraque. On a mis le cresson dans des cagettes. Auprès des mandataires, des réputations se faisaient. Certains mandataires échangeaient les étiquettes sur les paniers pour mieux vendre le cresson. C'était un peu la magouille. C'est pourquoi, ils ont arrêté de livrer aux Halles de Rungis pour s'orienter vers les supermarchés Intermarché. Ils ont également travaillé avec une entreprise à Mantes-la-Jolie (plate-forme, centrale d'achat fruits et légumes). On s'en ait mieux tiré dans les grandes surfaces que de rester à Rungis. Il trouve que les commerçants des marchés ou sur le bord de la route vendent beaucoup trop cher la botte de cresson. Les ramonettes : c'était des outils pour enlever les insectes. Ils se présentaient sous la forme de tamis avec une grande frémi de la longueur de la berge. On effleurait le cresson pour juste enlever les insectes. Il était nécessaire d'être à deux pour utiliser la ramonette. Le rouleau de bois à lattes : c'est une sorte de tamis en bois qui sert à rouler le cresson pour bien répartir l'engrais et que ce dernier ne reste pas sur le dessus du cresson, sinon cela fait des tâches. On s'en servait également pour renfoncer le cresson dans l'eau en cas de fortes gelées. Les habits de travail : ils travaillaient par tous les temps. Il a toujours utilisé les bottes mais avant la 2ème guerre, on mettait des sabots en bois qu'on appelait des tinettes en bois. Pendant la 2ème guerre, Monsieur Laplace avait eu des bons spéciaux pour pouvoir acheter des bottes. Il n'a jamais utilisé de gants pour couper. Il pense que l'on ne peut pas bien faire des bottes avec des gants. Contre la pluie, des cressonniers utilisaient des caparaçons. Parfois, il mettait un sac à pommes de terres pour se protéger de la pluie. Les outils : le couteau, c'était une pointe de faux avec un manche. On n'utilisait pas de couteau normal. Les contrôles d'hygiène : des inspecteurs venaient à l'improviste contrôler la qualité de l'eau des cressonnières. La machine à couper le cresson : ils avaient deux machines. Il fallait avoir beaucoup de personnel pour utiliser les machines. Ils l'ont utilisé dès les années 1960-65. C'était un rail qui enjambait la cressonnière avec quatre pneus de chaque côté. Il y avait un moteur pour faire marcher une lame de coupe et le cresson était aspiré pour être ramassé dans des bacs. Tous les dix mètres, on arrêtait la machine pour vider les bacs et mettre le cresson dans des grands bacs plus appropriés. Il se souvient d'avoir produit 50 tonnes dans la saison pour la société Darbonne. La qualité du cresson : il y a trois niveaux dans une cressonnière (les fosses sont nivelées). Le cresson qui pousse en tête de fosse près de l'arrivée de l'eau de source est meilleur en qualité que celui qui pousse en queue de fosse (l'eau y est plus chaude, plus azotée). En février, mars, tout le monde a la même qualité de cresson finalement. Combien étiez-vous à travailler sur la cressonnière ? Il était 20 ou 25 travailler sur les cressonnières de Moigny pour le travail de nettoyage. Mais il travaillait à quatre en permanence sur les cressonnières : les quatre frères. Parfois, on employait des personnes à mi-temps qui étaient ouvriers cressonniers. Pouvez-vous nous expliquer quel type d'ambiance régnait sur les lieux (convivialité, animosité, rivalité, vie de groupe ou individualisme, ambiance familiale… ?) Au moment du transport du cresson à Paris, il se souvient d'être aller souvent dans les restaurants du quartier des Halles avec les amis qu'ils avaient sur les Halles. On faisait également beaucoup de troc entre différents producteurs de fruits et de légumes. Il y avait beaucoup d'étudiants qui travailler sur les marchés : les rippers. A Rungis, il n'y avait pas la même ambiance, c'était moins familial. Il y avait une entraide entre frères, pas de rivalité entre cressiculteurs à Moigny. Avez-vous en mémoire des journées qui vous ont marqués particulièrement (événement exceptionnel, hiver glacial, été caniculaire, autre…) En 1956, il se souvient d'avoir découpé à la hache les berges de la rivière Ecole gelée afin que l'eau s'écoule dans les fosses et ne stagne pas. Il y avait 20 à 25 cm de glace. Ils n'ont pas pu travailler pendant trois mois. Ils ont pu retravailler que pour la période de Pâques mais ils ont du ressemer du cresson. Pendant ces périodes, on devait aller travailler ailleurs pour compléter les revenus. L'hiver 1976 a été difficile, ainsi que celui de 1985. Avez-vous souffert de ce métier et comment faisait-on face à la pénibilité de la tâche ? C'est difficile, on a les mains froides mais on s'habitue. Le plus difficile selon lui, c'est la coupe : on a mal aux reins. C'est difficile de travailler quand il y a beaucoup de vent parce qu'il n'y a pas d'abri sur le cressonnières. On a des crampes aux genoux quand on reste plusieurs heures de suite agenouillé sur la planche. A la reprise de la saison, on avait du mal à se remettre en jambe après l'arrêt de l'été. Quelles sont les images fortes qui vous restent de ce métier ? C'est un métier difficile mais on a la liberté de travailler dehors et comme son propre patron. IV] Autour du cresson Vivait-on bien de la culture du cresson ? On avait du mal à bien vivre du cresson. Parfois, on devait aller travailler ailleurs pour compléter les revenus. Actuellement, c'est très difficile de bien vivre du cresson. Pour les impôts sur le revenu, ils étaient calculés sur la base d'un forfait par rapport à la longueur des fosses. Actuellement, les cressiculteurs doivent déclarer le nombre de bottes qu'ils font. Mais c'est très difficile de prévoir parce qu'ils sont très dépendants des conditions climatiques. Pouviez-vous vous accorder des loisirs et si oui quels étaient-ils (bal, cinéma, congés payés, voyages…). Est-ce que la Saint-Fiacre vous dit quelque chose ? La Saint-Fiacre, c'est la fête des jardiniers. Aucun cressiculteur n'y a participé. Il n'y avait pas de fête particulière aux cressiculteurs. Il arrivait à prendre 15 jours de vacances par an. Ils se relayaient entre frères pour surveiller la pousse du cresson. En effet, il faut surveiller qu'il y a assez d'eau dans les fosses et que le cresson soit toujours immergé dans l'eau. Il ne faut pas que le cresson devienne tout jaune s'il n'a plus d'eau. Quand on est seul, on ne peut pas prendre de vacances. Il faut toujours surveiller que l'eau coule sans obstacles (trou de ragondin). Parlez-nous des fêtes du cresson (reine du cresson, chansons, rallye, stands commerciaux, produits vendus….) Monsieur Denis, le maire de D'Huison-Longueville et Monsieur Edouard Royer, son adjoint et président du syndicat des cressiculteurs avaient organisés ces fêtes. Elles ont attirés beaucoup de monde mais il n'y a jamais vendu de cresson. La fête du cresson continue actuellement à Méréville. Aviez-vous des relations avec les autres cressonniers de la région ? (rivalité, entraide, syndicalisme, mariage entre familles de cressonniers… ?) Pouvez-vous nous raconter comment se déroulaient les réunions syndicales à Paris, en Essonne, dans le village … Le syndicat des cressiculteurs était un des plus petit syndicat de la région. On avait du mal à s'entendre pour se regrouper. Parfois des cressiculteurs se regroupaient pour acheter une machine à couper le cresson et se la partageaient. On s'entraidait. On avait des contacts parfois avec les cressiculteurs de l'Oise. Il lui semble que les cressiculteurs de ce département ne cultivaient pas le cresson comme eux. Ils vendaient le cresson localement et ne l'emmenaient pas aux Halles de Paris. Les cressiculteurs se voyaient en dehors du travail au café. Il existait peu de rivalité entre cressiculteurs de Moigny. Recettes avec le cresson ? (origine, fréquence des repas au cresson) Il mange du cresson régulièrement. Son frère et lui le mang

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